Les herbes dansent à peine, en silence une barque glisse tout doucement parmi les ajoncs. Quelques silhouettes d’oiseaux traversent le ciel sans prêter attention aux bataillons de nuages en migrations. De rares fuseaux de lumière pâle peinent à percer l’armée immense de la nuée, quelques canards invisibles, parfois, brisent brièvement le silence.
Debout sur un improbable esquif un fantomatique pêcheur lance son filet. Tout est lent, le temps semble ici se reposer de sa course sans fin. La voix du shakuhachi emplit tout l’espace, elle règne sur le grand marais, emprisonne les mouvements, absorbe tous les autres sons, fait de chaque seconde, de chaque geste, une brève éternité.
Qui souffle dansle bambou ?