2 July, 2017 17:38

 Compassion

Il fait chaud, j’entends des coups sur la fenêtre de ma voisine, clac, clac,…clac,clac,… clac. C’est le son de la mort, à chaque coup, ou presque, une vie s’éteint. Une petite vie, une existence insignifiante et détestée par une immense majorité des êtres humains. Clac, clac, presque chaque coup atteint son but, elle est habile ma voisine et forte de plusieurs décennies de pratique.
Il fait chaud, le soleil de midi impose l’immobilité et le silence, assis sur mon siège de plastique j’étouffe et j’écoute la mort qui frappe, chaque « clac » sur la vitre me fait mal. Je m’imagine là, occupé à explorer la surface transparente d’une vitre en quête de nourriture, je ne demande rien à personne, je m’arrête souvent, le temps de de faire une petite toilette, hé oui, je passe beaucoup de temps à me nettoyer, c’est comme ça il faut que je sois propre, pour moi c’est une question de survie. Avec mes petites pattes je frotte, je frotte, tranquille, sans soucis. Soudain une ombre gigantesque s’abat sur moi. C’est fini, ma vie viens de s’achever. De moi il ne reste qu’un pauvre cadavre écrabouillé.
Il fait chaud, sur ma chaise j’éprouve une grande compassion et je me réjouis de ne pas être une mouche.